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La culture : grande perdante des élections 2012

Nous voulons une politique culturelle du numérique!

Devant les bouleversements numériques qu’éprouve notre #culture québécoise depuis plus d’une décennie ET constatant le fait navrant que l’enjeu de notre culture à l’ère numérique est pratiquement évacué de la campagne électorale 2012, musiQCnumériQC exhorte aujourd’hui les partis politiques à présenter immédiatement leur politique quant au virage numérique à prendre pour notre culture québécoise.

Plus de 600 personnes y ont réfléchi… il est temps d’agir!

En mars 2010, la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, Mme Christine St-Pierre, a mandaté le CALQ et la SODEC à imaginer un virage numérique à prendre pour notre culture québécoise. Avec l’aide de plus de 600 acteurs de l’industrie culturelle (autant des artistes que des gens d’affaire), les deux sociétés ont pondu chacune leur rapport : Faire rayonner la culture québécoise dans l’univers numérique (CALQ, 11 novembre 2011) et Porte grande ouverte sur le numérique (SODEC, octobre 2011). Depuis le dépôt de ces rapports totalisant 57 orientations, recommandations et pistes d’action, aucune politique culturelle n’a été annoncée par la ministre St-Pierre pour faire face à la révolution numérique dans laquelle notre culture est plongée depuis l’arrivée d’Internet, en 1991…

La politique du numérique québécoise actuelle datant de plus de 20 ans (1992), il était donc très urgent d’entreprendre ces travaux de consultation afin d’actualiser la politique culturelle du Québec. Aussi, il fallait agir rapidement…

musiQCnumériQC n’a pas attendu…

Or, devant l’immobilisme de nos instances gouvernementales et à défaut de voir naître une politique culturelle québécoise sur les bases de ces rapports, le groupe de réflexion musiQCnumériQC a entamé, en avril dernier, l’analyse bénévole des 57 recommandations et a formulé 6 pistes d’actions concrètes dans le document Le virage numérique au Québec (Secteur musique) : Recommandations en 6 thématiques (disponible à l’adresse http://virage.musiQCnumeriQC.ca). Signé à ce jour par plus de 160 personnes, ce document propose des solutions concrètes et peu coûteuses : autorité permanente du numérique ; arrière-boutique numérique québécoise ; bourses aux artistes bonifiées avec l’usage de Creative Commons, programme de formation par jumelage musique/affaires; etc.

En l’absence d’une politique culturelle pour embrasser l’ère numérique, musiQCnumériQC invite donc tous les partis politiques à prendre connaissance et signer ce document fondé à la fois sur la réalité du Web, de même que sur l’expérience diversifiée et approfondie de ses membres quant aux contenus, usages et modèles d’affaires numériques en musique enregistrée.

Débat sur la #CULTURE ce vendredi soir

musiQCnumériQC veut entendre la politique numérique en culture de tous les partis. Ils auront l’occasion de répondre sur cet enjeu lors d’un débat vidéo en direct sur le Web, le vendredi 31 août dès 19 h, sur Google Hangout. Les candidats qui souhaitent s’y exprimer sont bienvenus. La vidéo sera disponible ici!

Ce que proposent actuellement les partis politiques?

À en croire les débats et les programmes des partis, rien n’est resté des 57 recommandations de ces 600 personnes ! Rien de concret sur le culturel et le numérique.

Le Parti Libéral propose un «réseau média Web où l’information locale et régionale sera produite par les médias communautaires existants», alors que le Web est déjà un réseau où se retrouvent ces médias !
Le Parti Québécois propose des «Espaces Québec» dans plusieurs pays. Pourquoi pas un Espace Québec web ?
La Coalition Avenir Québec prétend qu’elle «augmentera le budget dédié à l’exportation des produits culturels […] dans l’univers numérique». Comment concrètement sera dépensé cet argent?
Quant à Québec Solidaire et Option Nationale, aucune politique culturelle en lien avec le numérique n’est proposée.

Il y a urgence…

musiQCnumériQC considère désolant et inquiétant le fait que les partis politiques ne s’intéressent pas à la révolution numérique en cours et, surtout, ne semblent pas la comprendre (comme le laisse à croire le litige sur l’usage d’une licence Creative Commons dans la poursuite de Liberaux.net contre le PLQ).

Il est urgent que la politique culturelle québécoise donne aux artistes les «conditions gagnantes» pour diffuser leurs créations sur le Web, probablement la principale plateforme d’accès à la culture. Sinon, comment défendre et faire rayonner la langue et la culture québécoises en laissant des multinationales décider de ce que les Québécois voient, entendent et apprécient sur Internet ?

Pourquoi laisser des conglomérats étrangers et les fournisseurs d’accès Internet décider seuls du futur de la communication et de la culture du Québec qui, selon le programme libéral, vaut «4,1% du PIB», «10 milliards de dollars » et «plus de 130 000 emplois.» ?

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