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Comment faire une première partie?

M pour MontrealLa première partie, le graal. Chaque artiste a toujours rêvé d’ouvrir pour un band confirmé. Jouer dans des grandes salles pleines, toucher un public plus large en à peine 30 minutes de live et surtout pour le plaisir de se dire qu’on a joué avec tel ou tel grand band. Par contre, oubliez tout de suite la programmation pour faire découvrir votre inestimable talent. Les tourneurs ont un objectif de rentabilité. Donc, pas de première partie, si vous n’êtes pas solvables… Alors, Comment faire une première partie?

Il est possible de faire des premières parties en intégrant une structure d’accompagnement qui permet d’ouvrir un concert lors de la saison de live d’une salle partenaire, ou de gagner un tremplin dont le premier prix est une première partie. Certains d’entre vous ont sûrement bénéficié de ces dispositifs mais ce n’est pas ce cas-là que je souhaite développer dans cet article.

Je ne parlerai pas non plus des partages de plateaux entre bands de même notoriété, car je suis sûr que vous êtes suffisamment aguerris pour monter ce genre de soirées.
Prenons l’exemple d’un band indé, autogéré, qui n’a pas les 2 mains sur le même manche de guitare et qui souhaite produire une soirée en première partie d’un groupe confirmé ou au succès naissant.

Ciblez les bands qui vous intéressent

C’est la première marche à franchir. Vous devez trouver les artistes qui vous ressemblent. Ensuite, soyez vigilants sur la période à laquelle vous allez contacter votre tête d’affiche. Si un band affiche des photos de studio, prévoyez 6 mois bien tassés avant qu’il ne démarre une tournée. S’il est en résidence, dites- vous qu’il va bientôt sortir de sa tanière, donc vous pouvez tenter les premières approches.

Repérez les contacts

Les bands confirmés ont très souvent des tourneurs, des labels ou des managements autour d’eux. Vous devez trouver ces contacts afin de ne pas perdre de temps à envoyer des courriels qui n’auront aucun retour. Ne contactez pas les bands directement, ils ne vous répondront pas où au mieux vous renverront vers leur tourneur.

Déterminez votre budget

C’est à ce moment-là que votre stratégie prend forme. En fonction de votre budget, vous pouvez réfléchir sérieusement à votre première partie.
Pensez au cachet des artistes, mais aussi à tous les frais annexes liés à la fiche technique. Les repas, les nuits d’hôtels, éventuellement les frais de location de matériel et le coût de la promo de votre date, ainsi que la possible location de salle. Tous ces aspects sont à prendre en compte pour calculer vos dépenses.

Pour un band en développement, et en fonction de sa notoriété grandissante, vous pouvez compter entre 1000 et 3000$ pour que le tourneur puisse être intéressé par votre projet. Pour les plus confirmés, on peut arriver vite autour des 6000$ et au délà des 12000$ pour les très gros poissons.
Ces tarifs sont négociables, mais il faudra que vous soyez attractifs et que vous apportiez une réelle valeur ajoutée à la tournée de votre tête d’affiche.

SXSW

Ciblez les salles

Une fois que vous avez ciblé le band, déterminé le budget et trouvé les contacts, vous devez repérer la ou les salles susceptible(s) d’être intéressée(s) pour vous accueillir. Ne soyez pas gourmand sur la jauge et ne misez pas uniquement sur la capacité de la tête d’affiche à déplacer du public.
Vous devrez faire votre part du travail sur la promo. Mieux vaut jouer dans une salle de 300 personnes pleine que dans une salle de 600 à moitié vide…

Montréal ou la région

La majorité des structures de booking vont produire leurs dates à Montréal et surtout vont caler leur propre première partie. Soit en faisant jouer des bands de chez eux, soit en négociant avec d’autres tourneurs qui leur renverront l’ascenseur.
Si vous êtes à Montréal, pensez aux dates en région, vous aurez plus de chance de concrétiser. Mais gardez en tête qu’un artiste établi cherche avant-tout un artiste de première partie qui saura remplir un minimum son fond de salle en région.

Les premiers contacts

Par courriel dans un premier temps. Envoyez votre message en indiquant le but de votre projet et surtout quel band vous souhaitez inviter. Ne soyez pas exclusifs et demandez toujours si cela pourrait intéresser d’autres bands du catalogue.
Dans ce message, vous devez déjà proposer la ville où vous jouerez, la capacité de la salle qui pourrait vous accueillir et si vous êtes sûr de votre coup la période du concert. Demandez quelles seraient les conditions pour que ce projet aboutisse.
Expliquez très brièvement qui vous êtes et laissez un lien pour une écoute. Le tourneur n’enverra pas un band qu’il n’aime pas. Il lui faut un minimum d’informations pour se faire une idée.
Il se peut que le courriel ne suffit pas, il est recommandé d’appeler en faisant référence au courriel envoyé

Le retour du tourneur

Si votre proposition est bidon, ce sera un non définitif. Mais si vous suscitez l’intérêt, vous aurez un retour avec une éventuelle proposition de tarif ou des questions supplémentaires qui vous permettront de mieux saisir les attentes du tourneur. Tout est négociable, mais attention à ne pas entrer dans un délire de gagne-petits. Les tourneurs ne font pas de sentiments et surtout pas de social. Ils doivent rentabiliser la tournée et c’est leur principale priorité…

Quel deal intéressant?

Soit vous décidez de prendre en charge le cachet de l’artiste, soit vous proposez un plancher, ce qu’on appelle faire le break. En gros, vous vous remboursez de vos frais et ensuite vous négociez un pourcentage sur les billets bénéficiaires.

Voici plusieurs hypothèses :

Hypothèse 1 – salle de 300 places

Cachet de l’artiste : 2500$
Location de salle : 500$
Frais annexe (bouffe, hôtel, promo) : 500$ (Ces frais peuvent varier selon le nombre de musiciens à prendre en charge)
Total frais engagés 3500$

Prix moyen des places 15$

Recette salle comble 300*15 = 4500$
Break (remboursement des frais) : 3500/15 = 233 Places vendues

Si vous pensez vendre 233 places minimum vous pouvez prendre en charge la totalité du cachet et des frais annexes, si ce n’est pas le cas, voici une seconde hypothèse :

Hypothèse 2 – salle de 300 places

Cachet de l’artiste : % places vendues
Location de salle : 500$
Frais annexe (bouffe, hôtel, promo) : 500$ (Ces frais peuvent varier selon le nombre de musiciens à prendre en charge)
Total frais fixes engagés 1000$

Prix moyen des places 15$

Recette salle comble 300*15 = 4500$
Break (remboursement des frais) : 1000/15 = 67 Places vendues

Vous pouvez donc proposer un pourcentage à partir de la 67ème place vendue.
Par exemple, 80 % pour la tête d’affiche et 20 % pour vous, ce qui donnerait, au cas où vous faite salle comble, un cachet d’environ 2796$ pour la tête d’affiche et presque 699$ de bénéfices pour vous.

Cette deuxième hypothèse sera acceptée si le tourneur sent que vous êtes fiables et que vous avez une communauté conséquente derrière vous.

Vous pouvez également mixer les deux en proposant un fixe et un % sur les places vendues.

Votre objectif est que votre soirée soit réalisable et la moins risquée possible.

Rien n’est figé

Les deux exemples ci-dessus ne sont pas les seules façons de proposer un deal. Rien n’est figé, il se peut que le tourneur cherche une date entre deux concerts pour combler sa tournée. Il se montrera moins gourmand si vous lui sauvez la mise.
N’acceptez pas n’importe quoi sous prétexte de vouloir absolument jouer avec tel ou tel band. De même, n’imaginez pas que le tourneur vous renverra la pareille, ni ne fasse une grosse promo sur votre date. Vous êtes dans une relation commerciale et non sentimentale. Vous pouvez demander la possibilité de jouer sur une autre date de la tournée, mais ne vous offusquez pas si vous essuyez un refus. En gros, vous devez assurer la production de la soirée, l’accueil de votre tête d’affiche et votre concert… Rien de plus facile!

Soyez pros, respectez votre interlocuteur, mais ne faites pas de sentiment non plus.
L’objectif est de se faire connaître par les structures de booking d’une autre façon qu’en envoyant uniquement votre musique et d’éventuellement jouer avec un band que vous respectez ! Rien de plus…

Pour finir, dites-vous bien, sans arrogance aucune, que vous êtes une aubaine pour les tourneurs, car vous leur proposez une date rentable sur une tournée. Ne vous la racontez pas plus que ça, soyez francs dans votre négociation et montrez que vous êtes sérieux.

L’article vous a plu? On en parle le 17 décembre!

N’hésitez pas à poser vos questions dans les commentaires ou bien, rendez-vous le jeudi 17 décembre 2015 à 18h pour le panel : Comment le musicien prend sa carrière en main. Il réunira deux profils d’artistes différents, un label, ainsi qu’une entreprise de service afin de démontrer qu’il existe plusieurs manières pour un artiste de se démarquer dans l’industrie.

Les avantages et les inconvénients d’être signé à un label ou autogéré seront explorés, afin d’offrir plusieurs solutions pour les musiciens présents et désireux d’en apprendre plus. Le but étant que les artistes puissent y trouver ce qui marche le mieux pour eux à travers des discussions avec les professionnels de l’industrie que vous êtes. Cet événement unique est gratuit à Montréal, venez-donc!
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Cet article a été inspiré de ce texte original et adapté au marché québécois par l’artiste Debbie Tebbs.

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